La violette à Lespinasse

 

Depuis le Moyen Age, la violette est la fleur du patrimoine historique culturel et symbolique de Toulouse.

Dès 1323, une violette d’or couronne les œuvres lyriques des Jeux Floraux fondé par les 7 troubadours du Consistoire du Gai Savoir. De nos jours, la violette d’argent ou d’or reste le prix suprême des meilleures œuvres en français ou en langue d’oc.

La violette de Parme arrive, en 1854, à St Jory, banlieue nord de Toulouse. Sur une vingtaine d’hectares, les jardiniers vont en faire un produit de qualité : la Violette de Toulouse.

Les violettes rayonnent de tout leur éclat. Elles se vendent au poids sur place ou sont expédiées dans tout la France, mais aussi en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, en Suisse et en Europe du Nord.

En 1905, le chiffre global des violettes toulousaines est de 3 millions de francs or. Dès 1918, les chemins de fer organisent un acheminement spécial des colis de violettes vers l’Angleterre en moins de 24 heures. En 1945, la Coopérative des violettes de Toulouse est créée.

Cependant les maladies, les coûts de production élevés, mais surtout l’hiver de 1956, un mois de glace et de neige, vont donner le coup de grâce aux violettes.

Les derniers producteurs de Lalande, au Nord de Toulouse, ne veulent pas que leur violette disparaisse. Aidés par les Pouvoirs Publics, des chercheurs toulousains se penchent sur son cas et la sauvent grâce à la culture in vitro et livrent les base de la culture moderne.

Tout va aller très vite. Plusieurs Associations naissent dans la filière. En 1989, les producteurs de fleurs coupées et de plantes en pots se regroupent en « Associations des producteurs de violettes de Toulouse ». En 1993 est créée « l’Association Terre de Violettes » pour assurer la communication. En 1997, la « Confrérie de la Violette » tient son premier Chapitres d’intronisations. Son but est de promouvoir la violette et les produits dérivés. En 1998, « Les Amis de la Violette » rassemblent des amateurs qui reçoivent à Toulouse le Congrès de « l’International Violet Association ». En 2007, « l’Association la Violette dans son terroir » est créée pour organiser l’élection de Miss Violette en partenariat avec le Comité de Miss France.

Le Service des Espaces Vert de la ville de Toulouse constitue une collection de variété de violettes et obtient l’agrément du Conservatoire des Collection végétales spécialisées pour devenir la référence nationale. Cette collection a pour but de maintenir le patrimoine culturel et génétique pour le mettre à la disposition des chercheurs, des producteurs, des industriels et aussi des amateurs.

L’utilisation de la violette est multiple : pommades, poudres, parfums, liqueur, savons, bains moussants, pots-pourris. Elle est utilisée en pâtisserie, pour la confection de glaces et de sorbets, pour des boissons pétillantes et surtout en fleurs cristallisées. La bijouterie utilise les feuilles qui sont dorées à l’or fin.

La violette tient une grande place dans la peinture, la décoration de faïence et porcelaine, des tissus, la broderie, les cartes postales et la littérature.

La violette de Toulouse a renoué avec son passé. Elle a retrouvé le cadre et les honneurs d’antan. Espérons que l’histoire de la violette puisse se réécrire avec les accents glorieux du siècle dernier !

 

Source : Christine CALAS (Grand Maître de la Confrérie de la Violette)

 

 

 

La Confrérie de la Violette

 

La confrérie de la Violette a été créée en 1997.

Son but est de faire connaître et aimer la Violette.

Les moyens sont :

  • L’organisation de Chapitres d’intronisations.

  • Les sorties dans les autres Confréries.

  • Répondre aux demande relatives à des intronisations ou conférences de maisons de retraites, club du 3ème âge et aussi des écoles.

La culture de la Violette est une tradition ancienne.

Au début du siècle dernier, elle représentait une activité lucrative pour les maraîchers de Lalande. Les petits bouquets mauves étaient connus dans le monde entier.

Nous constatons à l’heure actuelle que cette culture de tradition est gravement compromise :

  • Il faut une main d’œuvre considérable et onéreuse.

  • Cette fleur double est stérile, ne produit pas de graine, sa production se fait végétativement et quantité de parasites l’assaillent.

  • Les horticulteurs qui la cultivent se comptent maintenant sur les doigts d’une main.

  • A l’horizon, point de relève.

Pour les industriels du parfum, de la confiserie et de la liqueur, les difficultés d’approvisionnement surgissent. L’offre de production est trop faible alors que la demande existe toujours.

Reste à savoir si cette culture est rentable pour l’avenir si son exploitation est relancée.

La violette est victime de la concurrence. Autrefois, elle était une des rares fleurs hivernales, d’où son succès.

Aujourd’hui, elle est dépassée par d’autres espèces florales qui inondent le marché tout au long de l’année.

Culture dépassée = désintérêt des jeunes horticulteurs de la région. La culture de la violette de Toulouse est-elle condamnée à disparaître ?

 

Source : Christine CALAS (Grand Maître de la Confrérie de la Violette)